idiot, ote
adj. (i-di-o, o-t')
- 1Dépourvu d'intelligence.
Ils rejetèrent cette friponnerie sur Ésope, ne croyant pas qu'il se pût jamais justifier, tant il était bègue et paraissait idiot !
[La Fontaine, Vie d'Ésope.]Ce n'est point du tout pour faire une mauvaise plaisanterie qu'on a remarqué qu'idiot signifiait autrefois isolé, retiré du monde, et ne signifie aujourd'hui que sot
. [Voltaire, Quelq. niais, ch. XX]Se dit aussi en parlant des choses.
Les lois des Wisigoths sont puériles, gauches, idiotes
. [Montesquieu, L'esprit des lois]Quand je dirai que parmi les chrétiens il y a eu plus de cent mille victimes de cette jurisprudence idiote et barbare [les procès faits aux prétendus sorciers], et que la plupart étaient des femmes et des filles innocentes, je ne dirai pas encore assez
. [Voltaire, Polit. et législat. Avis au public, Exemples de fanatisme.]Le dévouement doit toujours être un peu idiot ; cela plaît bien plus à un maître que ces gens qui tranchent du capable
. [Courier, Livret I, n° 3] - 2 Substantivement. Celui, celle qui manque d'intelligence.
Pauvres gens ! idiots ! couple ignorant et rustre
. [La Fontaine, Fables]Cet idiot, qui, de sa vie, n'a fait à propos une démarche pour lui, donnait les meilleurs conseils du monde
. [Olivet, Hist. Acad. t. II, p. 333]C'est un vieux idiot, un homme qui végète, Qui ne sait ce que c'est que de rien refuser, Et dont, comme il lui plaît, elle peut disposer
. [Destouches, Diss. V, 9]Taisez-vous, idiote, lui dit Mme Dutoux, qui vit que j'étais fâchée
. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***]En médecine, celui qui est affecté d'idiotie.
nm pl. Nom que l'on donnait aux frères convers qui ne savaient pas lire.
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